
©Luc Bourlé
Le mercredi 10 mai, c’est tenu à Rouen, au siège de la CGT, avenue Jean Rondeaux l’ assemblée générale de notre IHS Cgt 76.
On retrouvera ci dessous le rapport moral et d’activité présenté par Jacky Maussion Président, à cette occasion.
Rapport Moral et d’activités présenté par Jacky Maussion (Président)
Pour la majorité d’entre vous, sans doute, il s’agit de la dernière réunion dans ses locaux de l’avenue Jean Rondeaux. L’Union Départementale et l’Union Locale de Rouen vont en effet être dans l’obligation de s’installer ailleurs, sur les hauts de Rouen, dans le quartier des Sapins. En ce qui concerne notre Institut, le déménagement est en cours. Notre siège sera dorénavant situé dans un local de la Maison du Peuple, à Sotteville, 161 rue Pierre Corneille. Un déménagement qui provoque, vous l’imaginez, quelques perturbations dans notre fonctionnement.
Notre assemblée générale se tient entre deux séquences de la vie politique, l’ élection présidentielle et les élections législatives, qui ont suscité beaucoup de réflexions dans toutes les sphères de la société. La CGT et le mouvement syndical en général ne vivent pas en dehors du monde et de l’espace. L’actualité récente et présente a aussi traversé la vie syndicale. Le rapport au politique a donc une nouvelle fois fait débat. C’est bien normal, la CGT est indépendante mais elle n’est pas indifférente à la nature du pouvoir en place. Indépendance n’est pas synonyme de neutralité.
Syndicalisme et politique
De la révolution française à la loi de 1884, les autorités ont strictement veillé à tenir la classe ouvrière en lisière de la société. En gros, on pourrait résumer les choses de cette manière : il y aurait d’un côté le domaine du partisan, celui des partis politiques que la Constitution actuelle définit comme « concourant à l’expression de l’opinion ; du suffrage ». De l’autre, il y aurait le syndicat qui, depuis 1884 a pour objectif exclusif « la défense des intérêts professionnels particuliers » par opposition à l’intérêt général qui serait le domaine du politique. L’histoire a décidé et dessiné, si l’on peut dire, ce schéma d’une manière différente. Tout simplement parce que si on ne veut rien savoir de la politique, et bien il y a des moments où il faut quand même s’en préoccuper. A titre d’exemples, la CGT est partie prenante en tant que telle du programme du rassemblement populaire qui remporte les élections de 1936. Les grèves du printemps 1936 bousculent la donne. La CGT désormais réunifiée se renforce considérablement. Elle s’impose comme l’interlocuteur privilégié à la fois des autorités mais aussi bon gré mal gré du patron. A cette époque, compte tenu de l’intervention fasciste généralisée et connue de tous, en France, c’est la politique de non intervention qui domine. La CGT demande au gouvernement de Léon Blum de reconsidérer sa politique. Les partisans du Front populaire perçoivent de plus en plus clairement que la défaite des républicains espagnols serait la défaite des républicains partisans de la liberté et de la paix en France et dans le monde. Dès le mois d’août 1936, une cinquantaine de jeunes du département s’engagent dans les brigades internationales qui vont lutter aux côtés des républicains espagnols. Au total, notre département enverra 300 jeunes en Espagne, pour l’essentiel des jeunes ouvriers. Une dizaine d’entre eux, au moins, mourront ou disparaîtront dans ce qui sont en réalité les premiers combats de la deuxième guerre mondiale. La CGT a participé à la Résistance. Dans notre département, 201 militants et syndiqués, du fait de leur opposition à l’extrême droite et au fascisme seront fusillés ou morts en déportation durant cette période. Elle est dans le Conseil National de la Résistance. Ce rôle est confirmé à la Libération. Elle est incontestablement un acteur qui compte. Elle a alimenté de ses réflexions les travaux qui ont participé à l’élaboration d’une nouvelle Constitution.
Depuis quelques années le thème de l’apolitisme réapparait régulièrement. Il se traduit le plus souvent par » tous les mêmes », « tous des pourris« , « il n’y a rien à attendre des partis politiques et des hommes politiques ». Il faut reconnaître et souligner que la valorisation de l’action politique, l’engagement en général, au cours de l’histoire, est contredit par au moins trois types de contestation : Tout d’abord, la politique nourrirait la subversion sociale. Le discours de droite et d’extrême droite attaque la politisation des syndicats. En second lieu, la politique est récusée parce qu’elle divise. Enfin la politique est accusée de manipuler les hommes, de les tromper. Le libéralisme, doctrine de la liberté, a commencé en France, avec la loi Le Chapelier, par supprimer les corporations, le compagnonnage et interdire les coalitions. Les premiers syndicalistes, de 1791 à 1884, seront donc condamnés à la clandestinité. Le régime de Vichy a imposé de 1941 à 1944 un syndicalisme unique, officiel, dans le cadre de la Charte du travail.
Si une approche critique de l’histoire incline à considérer l’apolitisme syndical comme un leurre, d’où provient son incessante résurgence ?
En premier lieu, les défaites du mouvement ouvrier entraînent la méfiance envers l’engagement politique. Après la répression féroce conduite par Adolphe Thiers contre la Commune – 30 000 morts – le socialisme, l’abolition du capitalisme, furent difficilement énonçables. Il faudra des années avant que ces questions puissent renaître. L’échec des grèves de 1919/1920, la scission qu’il entraîne se solde par une désyndicalisation qui traduit une forme de dépolitisation. La stabilisation du capitalisme qui a stoppé les ambitions de la troisième internationale débouche sur la crise de 1929 qui favorise une repolitisassion. L’effondrement du Front populaire est suivi d’une hémorragie syndicale. Dans ses mémoires, René Belin, dirigeant de la droite cégétiste, explique qu’en 1940, face à la défaite, » Il n’y avait plus, dans ce pays, ni droite, ni gauche ».
Après la seconde guerre mondiale, les grèves de 1947 entraînent la troisième scission de la CGT et une forte désyndicalisation. Les controverses vont bon train. » Dépolitiser » était apparu en 1939, » dépolitisation » en 1944. Ce dernier vocable connaît un regain d’emploi au début des années 60. Le 5 janvier 1959, Michel Debré, Premier ministre avait appelé à l’Assemblée Nationale à un « ni droite, ni gauche » au sujet de l’Algérie française.
La crise syndicale ouverte par la rupture de l’Union de la gauche en 1977, l’affrontement CGT-CFDT, les désaccords sur la politique mitterrandienne et la disparition de l’URSS a généré un recul de la syndicalisation, une perte de confiance dans la politique. A la fin de cette phase (1977-1995), la CGT prend ses distances à l’égard du PCF. En 1993, la confédération ne donne plus de consigne de vote. Louis Viannet se retire du bureau politique du PCF en 1996. Le 17 janvier 2001, lors d’une rencontre entre le Bureau confédéral de la CGT et la direction nationale du PCF, Bernard Thibault, successeur de Louis Viannet, lit une longue déclaration expliquant la séparation du syndicat à l’égard du parti. Toutes ces évolutions et tous ces évènements ont -ils contribué à une forme d’apolitisme ? La question peut faire débat.
En second lieu, la division politique des travailleurs pousse à la « neutralité » syndicale. Le souci de dégager le syndicat des rivalités partisanes s’est aussi manifesté à la CFDT. La centrale déconfessionnalisée en 1964 a opéré son recentrage depuis le milieu des années 80. Le congrès de Strasbourg en novembre 1988 adopte une définition de la ligne confédérale « ni neutre, ne partisane ». La formule confirme le recentrage. La CFDT ne se situe plus dans le camp socialiste. Le syndicat ne se dit pas davantage de droite. Cela revient à négocier sans distinction avec Nicolas Sarkozy et avec François Hollande, même si dans le deuxième cas cela s’accompagne d’une présence dans les ministères. Michel Noblecourt rapporte une boutade de Jean-Claude Mailly : « Vous ne pouvez pas ouvrir un placard (dans les locaux ministériels) sans trouver un CFDT ».
Le troisième point nous renvoie à l’introduction. La loi du 21 mars prend acte du caractère inévitable des associations professionnelles et entend placer ce réalisme dans une logique des intérêts individuels et dans les bornes de relations de travail dépolitisées. Cette loi continue de diffuser une idéologie qui insensiblement influence des syndicalistes d’autant que quasiment tous les médias ne manquent pas de dénoncer régulièrement la « politisation » de l’action syndicale revendicative.
Tout cela serait incomplet si nous n’apportions pas quelques précisions sur la Charte d’Amiens. a commencer pour dire ce qu’elle est. Ce texte à été écrit lors du congrès de 1906, dans un contexte de lutte intense pour les 8 heures et un mouvement ouvrier traversé par différents courants idéologiques. Premier aspect, le texte marque l’opposition radicale entre la classe ouvrière et la classe capitaliste, ce qui écarte définitivement la notion de « neutralité » chère aux réformistes. Ensuite, la double besogne avec l’action syndicale quotidienne et son oeuvre pour l’émancipation intégrale sort la CGT d’une lutte exclusivement économique pour laisser le volet politique aux partis. Et enfin, le texte place la CGT sur une ligne d’indépendance vis-à-vis du patronat, de l’Etat, des églises, des partis. En ce sens, la charte d’Amiens donne vie au syndicalisme révolutionnaire.
Toutes ces questions posent la finalité du syndicalisme. Certes, le syndicat ne peut pas être le parent pauvre de la politique, celui qui met à disposition une mobilisation sociale. Aussi, en 1995, Louis Viannet pense « que des rencontres entre syndicats et partis politiques doivent être considérées comme normales; dès lors qu’elles s’établissent sur des bases claires, sur un pied d’égalité entre des acteurs, qui à des créneaux différents, se trouvent confrontés à des problèmes identiques, tout en ayant chacun un rôle spécifique à jouer ».
En France, la pluralité des partis correspond à la culture de notre pays. Depuis 1949, tous les congrès l’ont répété : la CGT, en tant qu’organisation n’a pas, en principe, de choix à faire entre les partis. Elle ne peut se déterminer qu’à partir des positions, des actes affichés par les uns et par les autres. Pour la CGT, les partis politiques sont un élément essentiel de la vie démocratique. Par nature, ils ont vocation à gouverner. Ce qui n’est pas le cas d’une confédération syndicale, pour autant, cela n’en fait pas une rivale des partis. La CGT doit définir ses objectifs de manière autonome et se donner les moyens de cette élaboration par une fonctionnement démocratique garantissant l’expression plurielle et la prise en compte des opinions diverses, c’est ainsi qu’elle construit le meilleur de ses projets.
Unité d’action
L’autre thème qui revient d’une manière récurrente dans l’actualité des débats concerne l’unité d’action. Que pouvons dire aujourd’hui sur cette question ? L’analyse du rapport des forces avec ses faiblesses, son éparpillement engendré par le manque de perspectives politiques et l’opération séduction du FN, conduit tous ceux qui militent pour des transformations fondamentales à réfléchir à son élargissement. En effet, il ne faut pas craindre de le souligner, l’unité d’action syndicale est l’arme absolue pour rendre les travailleurs plus forts, leurs actions plus efficaces et leur permettent des conquêtes sociales. Je parle d’unité d’action et non d’unité organique. L’unité d’action est un moyen pas un but, elle ne peut se réaliser qu’à partir des besoins et des revendications des salariés et n’a d’intérêt que si le niveau de l’action est à la hauteur du but fixé. « L’unité est la bête noire du capital » écrivait Benoît Frachon. Lui qui a eu l’intelligence politique de pousser la discussion avec Léon Jouhaux qui avait pourtant joué un rôle dans la décision d’exclure les communistes en 1939. Peu importe, Benoît Frachon parvient à la réunification avec les accords du Perreux en 1943. Ce dirigeant-là ne pense qu’au rapport des forces capable d’imposer de grandes conquêtes sociales, de jeter des bases nouvelles pour la société.
L’unité d’action, dans des conditions concrètes du pluralisme syndical, a constitué une réponse positive permettant de renforcer la puissance sociale des travailleurs face au patronat. Elle a été une préoccupation centrale de la CGT qui a apporté beaucoup de soins à son ancrage, en profondeur, dans le salariat, en la basant sur son contenu. Ces lignes de forces seraient-elles inadaptées aux données actuelles ?
Nous avons vécu durant quelques années une longue séquence, tumultueuse parfois, d’unité avec la CFDT. Cette unité est partie de bien loin. Dans le mouvement ouvrier longtemps la CFTC a joué un rôle marginal ; après la scission de 1947, elle a pris plus de place en s’alliant avec FO pour conduire une politique de collaboration de classe et signer des accords aux rabais dans le but d’isoler la CGT. Tout l’opposait à la CGT, pourtant dans ses rangs, au tournant des années 1960 les militants du groupe « Reconstruction » œuvraient pour une CFTC plus revendicative, plus syndicale, déconfessionnalisée. De cette évolution est née la CFDT, en 1964. La jeune CFDT hérite alors des habitudes, des préventions à l’égard de la CGT et l’évolution se fait lentement. Enfin, en janvier 1966, est signé un accord d’unité d’action. Il est limité, ne tient qu’un an mais il a une influence capitale sur le climat social qui construit mai 1968.
Cependant, on le sait, en mai 1968, le torchon brûle entre la CGT et la CFDT, la conduite du mouvement ne peut pas être partagée ! Il faudra une bonne année pour que les relations bilatérales reprennent un cours normal, qualifié, par la CFDT, de période « d’unité conflictuelle ». Vient alors, après un débat ardu entre les deux partenaires, l’accord de 1974. Dans l’histoire de l’unité d’action de cette période, cet accord représente un moment particulier. En effet, il définit des objectifs communs, les formes de luttes, les méthodes de l’unité d’action syndicale à mettre en œuvre pour les revendications, tout en préservant à chacune des organisations, sa liberté d’action indépendante. Le contexte politique n’est pas étranger à cette période unitaire qui s’ouvre, qualifiée de « faste » par Henri Krasucki et qui va durer trois ans. Le « Recentrage » de la CFDT met à terme à cette évolution.
En 1980, cherchant à identifier cette soudaine évolution de la CFDT, Henri Krasucki écrit : » Son évolution chaotique l’a conduite vers des positions de lutte et des attitudes unitaires, mais elle n’est jamais parvenue à des conceptions de classe conséquentes, cohérentes…sur des problèmes décisifs, elle est susceptible d’être ballotée, sensible à ses origines confessionnelles et réformistes, sensible à la pression idéologique qui vient de la bourgeoisie mais aussi du réformisme syndical et politique, national et international ».
Après la victoire de la gauche aux élections de 1981, des bouleversements s’annoncent. Le monde change de base, les inégalités s’accroissent, le chômage de masse s’installe. Le mouvement syndical s’atomise dans la création de coordinations et de nouvelles organisations. La conscience de classe s’éffrite. Les tentatives de recomposition d’un pôle réformiste se multiplient. La scission de la FEN-FSU accentue ces phénomènes. Cet affaiblissement du syndicalisme se double d’une crise idéologique. Les références à des modèles alternatifs au capitalisme se sont pour le moins brouillés.
Pour certains c’est la fin de l’histoire. L’écroulement des pays du « socialisme réel » mais aussi l’échec de la social-démocratie à rénover la société en profondeur laissent les deux courants dominants du syndicalisme français orphelins. Le réformisme s’incarne dorénavant dans le syndicalisme d’accompagnement. En 1995, le courant révolutionnaire abandonne au bord du chemin, en modifiant ses statuts, la socialisation des moyens de production. Ainsi s’éloigne tout débat sur la question de la rupture avec le capitalisme dans les conditions du moment. La mondialisation s’est invitée au festin des superprofits.
En 1992, Louis Viannet appelle à un vaste débat démocratique entre toutes les centrales syndicales et avance l’idée d’un syndicalisme rassemblé permettant à chacun de garder son identité, de créer la dynamique nécessaire à l’action des salariés. Faute de prise en compte par les autres organisations, la proposition reste lettre morte. Pour son entrée à la CES, la CGT a besoin d’une bienveillante neutralité de FO et de la CFDT qui y siègent depuis sa création en 1973. En 1999, date d’entrée à la CES de la CGT, un brusque rapprochement s’opère avec la CFDT. De manière concomitante, c’est aussi le moment ou la CGT lâche Ressy, association de chercheurs et de syndicalistes créée en 1993 qui regroupe des militants de différentes organisations (CGT, CFDT, Groupe des dix, etc…) et notamment ceux de la CFDT qui sont opposants à la politique de la secrétaire générale Nicole Notat.
En 2003, la signature d’un accord en catimini sur les retraites par la CFDT, alors que plus d’un million de personnes viennent de manifester dans les villes contre la réforme Fillon, va distendre très fortement les rapports entre les deux principales centrales du pays. Si comme l’affirmait en 1971 Georges Séguy au 38° congrès de Nîmes « les différences d’ordre idéologique, philosophique, ne sont pas incompatibles avec le rassemblement de tous les travailleurs au sein d’une centrale syndicale unique » il n’en demeure pas moins qu’elles en constituent un obstacle. En 1995, dans un ouvrage intitulé Faut-il réinventer le syndicalisme ? des dirigeants de la CGT proposent, non pas d’occulter les différences, mais de les gérer par une pratique démocratique. Ils en éludent la forme. Fédéralisme, cartel, tendances, centrale unique, autre ? Dans la même période, la proposition de syndicalisme rassemblé reconnaît la pluralité syndicale. Elle en élude les objectifs. Nouveau statut du salarié, sécurisation des parcours professionnels, salaire, emploi…
Conçue dans un contexte précis, en 1992, la notion de syndicalisme rassemblée est aujourd’hui très contestée.
En revanche, le contexte actuel de crise structurelle du capitalisme, de sa mondialisation et de ses effets sociaux laissent à penser que l’unité syndicale est aujourd’hui encore plus nécessaire pour construire une véritable issue à la crise, pour s’opposer aux politiques régressives, à l’affaiblissement durable du syndicalisme. Ce n’est pas à nous de trancher. Mais il y a certainement urgence pour les organisations à s’emparer de cette question de l’unité d’action de tous les salariés.
Bilan d’activité
Notre conseil d’administration s’est réuni cinq fois depuis notre Assemblée Générale du 14 avril 2016 : le 9 juin au Havre au siège de l’Union locale à Franklin, le 13 septembre au siège de l’Union locale d’Elbeuf, le 17 novembre au siège de l’Union locale de Dieppe, le 24 janvier au siège de l’Union Départementale à Rouen, le 23 mars à la Maison du Peuple à Sotteville. Chaque réunion de notre CA se tient avec une participation de 15 à 17 membres sur 22. Le quorum, à chaque réunion est donc largement atteint.
Le nombre d’adhérents, pour l’année 2016, était de 422 contre 388 en 2015, soit une augmentation de 34.
Ils se répartissent de la manière suivante :
Comités d’entreprise et organismes équivalents : 14
Institutions et associations : 38 (+14)
Adhérents collectifs : 111 (+5)
Retraités : 94 (+14)
Adhérents individuels : 165 (+11)
126 de nos adhérents sont abonnés aux Cahiers d’Histoire de l’IHS National (+20)
Nos éditions :
Nous éditons à chaque numéro ordinaire 700 exemplaires de notre revue « Le Fil Rouge ».
Depuis la dernière assemblée d’avril 2016, nous avons édité quatre numéros.
Le numéro 59 du deuxième trimestre a été consacré à la deuxième partie de l’article consacré à l’action des militants de la CGT au service prévention de la Sécurité sociale en Normandie, et à la prise en compte par la CGT de l’affaire Jules Durand en 1910.
Le numéro 60 du troisième trimestre a été consacré à la lutte contre l’embargo américain menée par les travailleurs de Dresser France au Havre en 1982. Nous avons présenté ce numéro au cours d’une conférence de presse qui s’est tenue dans les locaux du comité d’entreprise de l’usine. La presse locale en rendu compte.
Dans le numéro 61 du premier trismestre 2017 nous avons publié de larges extraits de la conférence donnée par Jacky Maussion consacrée au mouvement social et ses conquêtes de 1936 dans notre département. Cette conférence a été donnée la veille de la fête des travailleurs organisée le 1er mai par l’Union locale de Dieppe, aux retraités et aux militants de la CGT de l’usine Renault Cléon en juin et devant un large public au Tréport en septembre. Toutes ces conférences ont été suivies d’un débat. A cette occasion nous avons édité un DVD » A la conquête du temps libre » et présenté l’exposition qui avait été réalisée par notre Institut.
Le numéro 62 revient sur la création de l’ADIAS ACH, association de la loi 1901 qui entretient la mémoire et organise la défense des anciens salariés des chantiers navals havrais et qui à l’occasion des 500 ans du Havre organisés par la municipalité va présenter une exposition sur l’histoire des chantiers navals. Un reportage sur « Pôle Image », conservatoire régional des archives cinématographiques ou sont conservées les films produits sur les luttes ouvrières en Normandie complète ce numéro.
Les docks assassinés
En 2016, la sortie du roman graphique édité aux Editions de l’Atelier » Les docks assassinés, l’affaire Jules Durand » a constitué un évènement salué par quasiment tous les médias. Sa présentation, lors de sa sortie, le 12 octobre, a réuni un peu plus de 120 personnes dans les locaux de l’Union locale du Havre, à Franklin. Ecrit par Roger Martin, illustré par Lionel Makowski, dit Mako, je tiens à souligner que rien n’aurait été possible sans la participation active et concrète du syndicat des ouvriers dockers du havre. Nous avons présenté cet ouvrage, avec des représentants du syndicat des ouvriers dockers du Havre, en présence de la presse, au maire de Dieppe, Sébastien Jumel, au maire de Gonfreville l’Orcher, Jean-Paul Lecoq, au maire du Havre, Edouard Philippe, au sénateur Thierry Foucaud, au maire d’Harfleur, Christine Morel. Nous avons participé en novembre au colloque de l’Université du Havre sur le même sujet avec Pascal Morel, le secrétaire de l’Union Départementale des syndicats CGT. Il y a quelques jours, Pierre Lebas pour notre Institut, a participé à un débat à Elbeuf sur cette affaire autour d’une exposition. Il avait également participé aux débats sur le même sujet à la fête du journal l’Humanité de la Courneuve et du parc des expositions de Rouen à l’invitation de l’association des Amis de l’Huma. Le petit groupe de camarades de notre Institut sous la responsabilité d’Alain Bozec, avec aussi Pierre Lebas et Luc Bourlé, qui avaient en charge d’animer et de gérer ce projet ont parfaitement rempli leur rôle. La diffusion de ce livre, qui est loin d’être terminée a dépassé les 2600 exemplaires. Sa sortie et toutes les initiatives qui s’y rattachent correspondent avec les 20 ans de notre Institut.
Participations, invitations, débats, diffusions
Le film de Gilles Perret, « La sociale » qui retrace l’histoire de la Sécurité sociale, sa création, ce qu’elle est devenue et ce qu’elle pourrait devenir, est sortie à la fin de l’année 2016. Nous avons participé, à l’invitation de l’association des Amis de l’Huma, à plusieurs débats qui ont réuni des centaines de personnes à Rouen, à Dieppe, au Havre et à Oissel. Puis nous avons participé en partenariat avec les Unions locales concernées aux mêmes débats au Tréport et à Elbeuf. Le 18 mai, toujours sur le même sujet, nous serons à Saint Valéry en Caux.
Notre Institut participe aux congrès de syndicats, des Unions locales du département. A ces occasions nous intervenons brièvement pour présenter nos initiatives et nos publications.
Nous avons participé les 1er et 2 mars au premier salon du livre consacré à l’histoire sociale à Montreuil. Occasion pour nous de présenter le livre » Les docks assassinés, l’affaire Jules Durand » et toutes nos publications.
Il convient aussi de citer d’autres initiatives. Je pense surtout à l’hommage rendu à Albert Perrot et à la projection des films au Havre sur une jeunesse en résistance et sur l’affaire Jules Durand.
Notre Institut entretient des relations régulières avec les Universités et les archives publiques. Il est invité à participer aux séances de discussions de travaux du Groupe d’Histoire (GRHIS) des Universités de Rouen et du Havre. A titre d’exemples on peut citer la Deuxième guerre mondiale, la résistance, le syndicalisme et socialisme, les archives du monde ouvrier. Plusieurs chercheurs et universitaires sont membres de notre Institut.
Projets
Nous finalisons actuellement une réalisation théâtrale : » Voyage en terres d’espoir » à partir du livre d’Edwy Plenel qui a été présentée le 28 novembre dernier à la maison des métallos à Paris. Nous avons souhaité transposer cette création en procédant à un travail d’écriture des fiches biographiques de militants ouvriers de Seine-Maritime qui figurent dans le dictionnaire biographique du mouvement ouvrier » Le Maitron ». Trois représentations sont déjà programmées : le 30 septembre à Petit-Quevilly, salle de l’Astrolabe avec la présence d’Edwy Plenel (auteur, directeur de Médiapart) le 6 octobre au Drakkar à Dieppe, et le 20 janvier à l’espace culturel de la Pointe de Caux à Gonfreville l’Orcher. Cette initiative pilotée par Jacques Defortescu, sera aussi programmée dans d’autres communes du département. Dans tous les cas nous sommes à la disposition des organisations de la CGT, de l’Union départementale et des Unions locales pour répondre à toutes les demandes.
Enfin, nous travaillons actuellement sur les 50 ans du mouvement social de mai 1968 avec l’IHS de Normandie. L’idée consiste à mutualiser les moyens humains et matériels afin de faire en sorte que les cinq unions départementales de la région puissent commémorer cet évènement dans les meilleures conditions. Le thème choisi : « La résonnance des luttes d’hier à celles d’aujourd’hui » donne le ton. Un montage diapo, DVD, une exposition, des conférences sont prévus. Une commission de travail avec des représentants de notre IHS et des représentants de l’IHS Normandie sont d’ores et déjà au travail.