
Hier, mardi 17 novembre était inauguré au Havre, à la maison des syndicats, au 1er étage du Cercle Franklin, une exposition permanente qui rend hommage aux hommes et aux femmes massacrés et déportés politiques du Havre pendant l’occupation.
Au moment ou les attentats terroristes ont eu lieu, au moment ou l’ état d’urgence est décidé pour 3 mois, il n’est pas bénin que les militants de la Cgt du Havre et notre IHS aient pris cette initiative, pour rappeler ceux qui sont tomber pour nos libertés en France, entre 1940 et 1945.
Au premier étage de Franklin, on retrouve les noms des 116 militants recensés et les visages de 70 d’entre eux. Ce travail et la plaquette qui a été édité (*) à cette occasion est le fruit d’un travail de deux ans de Pierre Lebas, Luc Bourlé, membres du CA de l’ IHS Cgt 76 et de Roland Ricouard et Thierry Leballeur (adhérents). Pour cela nos camarades ont épluchés quelques 880 dossiers de déportés, pris des contacts avec de nombreuses municipalités, ou encore ont pratiqués une lecture attentive des dossiers établis par Claudine Cardon-Hamet sur le convoi des 45 000, parti de Compiègne le 6 juillet 1942 pour Auschwitz.Hormis quelques uns, comme Louis Eudier, ancien Président de l’ Union Locale CGT, Député de Seine-Maritime, très peu reviendront.
Des jeunes visiteurs, militants syndicaux nous ont dit que cette initiative leur permettait de mettre des visages sur des noms de rues du Havre, ce qu’ils ignoraient.
Ce moment a été l’occasion de rencontres nouvelles et importantes comme celle avec les petites filles de Jean Le Brozec, cet ajusteur, lieutenant de FTPF (Francs-tireurs et partisans créés en 1942 en zone occupée, à partir des groupes de défense du PCF) qui sera exécuté sans jugement le 9 aout 1943 sur la place qui porte désormais son nom (à l’époque place Blaise -Pascal) au centre du quartier populaire du Havre, qu’est le Rond-Point, à deux pas de l’ église Sainte Marie, après avoir tenté d’assassiner le keiskommandant Ackermann.
Les militants ont tenus à y adjoindre à cette exposition sur les martyrs, celles qui ont payées un lourd tribut, subissant l’internement et la déportation, pour avoir commis des actes de résistance ou tout simplement être la compagne de résistants ou de syndicalistes.Ce fut le cas de Jeanne Le Brozec, épouse de Jean, âgée de 27 ans, elle fut internée au fort de Romainville, ou de Georgette Mutel , femme d’ Émile Mutel, déporté à Buchenwald, ou Marcelle Bazille pour avoir portée assistance à des parachutistes anglais, elle fut déportée à Shirmeck.
Dans ces temps troublés, c’est sans aucun doute une exposition utile et indispensable à visiter pour mieux connaitre notre passé, notre histoire.
* le livre » le regard des martyrs est à votre disposition à l’ IHS Cgt 76, sur place ou sur simple commande à l’ IHS 26 avenue Jean Rondeaux 76108 Rouen cedex (13 € + 6 € de frais de port)