![FRALIBRES : Un livre sur 1336 jours de combats [1]](https://ihscgt76-lefilrouge.fr/wp-content/uploads/2016/11/Fralibres1-980x1244.jpg)
L’Institut Cgt d’Histoire Sociale JULIEN LIVI a contribué à la réalisation d’un livre « FRALIBRES » écrit à quatre mains par Olivier Leberquier, Gérard Cazola, Charles Hoareau et Freddy Huck, est très intéressant et à plus d’un titre.
Il relate, au jour le jour, et tire les enseignements de 1336 jours de luttes pour l’emploi, la défense du potentiel industriel et agricole national, le développement économique territorial. Une approche d’une telle dimension est d’autant plus utile que les attaques patronales se multiplient contre l’emploi, dans l’ensemble des industries du pays.
En 1998, au Havre le groupe UNILEVER, a fermé son entreprise de Caucriauville , forte de 136 salariés, mettant au chômage des dizaines de salariés.es et obligeant quelques dizaines à se rendre sur le site de Gémenos près de Marseille, dont Olivier LEBERQUIER qui déclarera à l’époque : « Ce qui motive notre révolte, c’est que l’usine du Havre est rentable : elle représente 100 millions sur les 147 millions de francs de bénéfice net que fait Fralib sur le thé et les infusions. C’est en Belgique qu’on va faire le thé destiné aux consommateurs français ? On a affaire à une multinationale qui distribue ses cartes pour faire encore davantage de bénéfices, où on sacrifie l’humain. Unilever a fermé son usine suisse en février. On n’a aucune garantie d’emploi et ils savent bien que tous les salariés du Havre ne peuvent pas suivre. »
Olivier Leberquier avait vu juste. Il deviendra un des principaux animateurs de la lutte à Gémenos. Il est aujourd’hui un des responsables de la SCOP qui a été créée à l’issue du conflit.
Au fil des 260 pages de ce livre, on découvre comment pendant ces 1336 jours, « le pot de thé contre le pot de fer » pour reprendre l’expression des journalistes à l’époque vont s’opposer.
D’un côté le pot de thé, les « FRALIB » nos camarades, 182 salariés menacés de délocalisation vers KATOWICE, en Pologne. De l’autre le groupe UNILEVER, géant de l’agroalimentaire, détenteur de nombre de grandes marques dont les consommateurs sont familiers.
On y découvre combien cette lutte fut longue, éprouvante, mémorable et victorieuse. Faite d’avancées mais jamais de recul. Elle est racontée au jour le jour, avec une très grande précision, sans gloriole, mais intelligence, par celles et ceux qui l’ont mené.
Pour nous, qui sommes friands d’histoire sociale, nous imaginons ce qu’a dû être ce travail de classification de 4000 documents divers et variés, de centaines de photos et d’articles de journaux, fait en amont de cette publication qui restera comme un grand moment de la lutte des salariés de France.
Pour autant, rien n’est joué. Loin s’en faut. Les ex-salariés de Fralib, devenus ScopTIstes, ont relancé depuis plusieurs mois la production d’une nouvelle marque de thés et d’infusions : 1336.
Leur réussite ou leur échec est observé par tout le monde. Les banques sans mêlent et Unilever est en embuscade. Ils veulent étrangler l’espoir.
N’hésitez pas à commander et faire commander par votre commerçant le 1336. A l’adresse suivante :
Association FRALIBERTHÉ
500 avenue du Pic de Bertagne- ZA de la Plaine de Jouques 13420 GEMENOS
[1] FRALIBRES 1336 jours de luttes – 300 pages – Le Temps des cerises -collection le cœur à l’ouvrage – juillet 2016 22 €