
Ce mardi 5 janvier, notre Institut Cgt d’ Histoire Sociale présentait au Havre au » Bar de la Métallurgie et de la Marine » dans le quartier de l’ Eure près des anciens établissements Caillard au Havre, notre dernière parution du « Fil rouge » consacré aux luttes des salariés des établissements Caillard au Havre.
Marius Bastide, membre de notre Conseil d’ Administration , ancien Secrétaire du Syndicat CGT présentait dans un texte initial que nous reproduisons ci -dessous, quelle fut notre démarche à cette occasion.
Merci à Alain BOZEC qui a organisé cette petite rencontre à l’occasion de la parution du numéro de l’IHS de janvier « Le Fil Rouge » qui retrace l’histoire de l’Entreprise Caillard, avec ses deux usines havraises : – de construction d’engins de levage portuaire – de réparations navales et de travaux terrestres en zone industrielle.
Il m’a demandé d’introduire nos échanges de ce matin puisque j’ai été le Secrétaire Général du Syndicat CGT d’entreprise qui réunissait les deux usines.
Salut à mes Camarades militants qui ont été les moteurs en ces lieux de la vie syndicale.
Sont avec nous des membres du Conseil d’Administration de l’IHS départementale, son Président, Jacky MAUSSION, son Secrétaire, Jacques DEFORTESCU, Pierre LEBAS, Luc BOURLE, François AUVRAY.
Salut à ceux qui ont été acteurs et des témoins de la vie politique de ce quartier Saint Nicolas
Maryvonne RIOUAL adjointe au Maire de l’époque, militante communiste toujours présente aux portes de l’entreprise, Jean Louis JEGADEN, Ancien Conseiller Général du canton, Sophie HERVE Conseillère Départementale, dont son père Joël HORNACK militant CGT chez CAILLARD figure en bonne place dans ce numéro du « Fil rouge. »
Le lieu où nous sommes est significatif « Le Bar de la Métallurgie et de la Marine » à la porte de l’ancienne Société Caillard, près du siège de la Compagnie Maritime des Chargeurs et du Syndicat CGT des Marins. Merci pour l’accueil qui nous y est réservé ce matin.
Ecrire l’histoire, c’est tenter que ne tombent dans l’oubli ce qui fut l’activité économique de ce quartier, les peines et les luttes de milliers de travailleurs pour un pouvoir d’achat amélioré, pour des conditions de travail plus surveillées (horaires et risques d’accidents professionnels, maladies comme l’amiante).
Nombreux sont les articles de la presse locale qui témoignent de ces combats syndicaux. Mais cette actualité du journal quotidien tombe vite dans l’oubli.
Notre Syndicat CGT Caillard a fait beaucoup en coordination avec les Unions Locale CGT et Départementale pour que le passé de Caillard reste inscrit dans des ouvrages de référence pour faire mémoire (comme on dit aujourd’hui…).
– C’est le livre « La CGT en Seine Maritime », à l’occasion des 100 ans de la CGT, publié en 1995. On peut y retrouver les articles suivants qui parlent des Caillard, des Béliard, des Chargeurs réunis, les trois composantes de Caillard S.A.
E’Les 111 jours des Métallos du Havre’ en 1922
E’Quand les Métallos du Havre jouent les prolongations’ contre les décrets Laniel en 1953 et 1955
E’Voie d’eau dans la navale’ et ‘Gros temps sur la Navale’ lors de la liquidation des Chantiers de Construction et Réparation
– C’est aussi le livre « Un siècle de luttes pour le progrès social en Seine Maritime » 1913-2013. Paru en collaboration avec notre IHS pour les 100 abs de l’ UD CGT de Seine-Maritime en 2013. En particulier l’article « Pas de répit dans les luttes – l’industrie navale en Seine Maritime – une activité grande pourvoyeuse d’emplois – un haut lieu de luttes avec la CGT »
– C’est encore plusieurs numéros du « Fil Rouge », la publication de l’Institut d’Histoire Sociale CGT de Seine Maritime :
Ele numéro 6 en 1999 « La réparation navale au Havre – approches économiques » – Caillard un des quatre grands chantiers de réparation havrais
Ele numéro 8 en 2000 « Luttes pour le pouvoir d’achat chez Caillard S.A.Le Havre de 1965 à 1980 »
Ele numéro 26 en 2006 « Sauver la mémoire du quartier industriel Saint-Nicolas de l’Eure » – 11 pages de la revue sur le passé du quartier – le lieu d’embauche des dockers – le rendez-vous des marins du commerce et des paquebots – la pépinière d’entreprises artisanales et industrielles dont Caillard S.A. – le plan de restructuration immobilier du quartier à partir de friches Caillard.
Certes, comme je viens de l’évoquer, nous avons voulu inscrire, donc « écrire » l’histoire de notre entreprise au cœur des luttes syndicales du Havre et du Département.
Beaucoup a été fait pour qu’il reste des traces de ce petit atelier de 25 salariés en 1859, implanté au quartier de l’Eure en 1883, devenu après absorption de la Société Béliard et du personnel sédentaire de la Compagnie Maritime des Chargeurs Réunis, la Société de 1250 salariés en 1975, positionnée au plan international sur le marché des engins de levage portuaire et, au Havre et à Dunkerque, sur les travaux de réparation navale.
Mais tout n’était pas dit, ou alors ventilé dans divers écrits… difficiles d’accès pour le havrais ou le Seinomarin ordinaire…
Ainsi est né ce projet du numéro de janvier 2016 de l’IHS CGT 76 sur la société Caillard au Havre, à l’initiative d’Alain BOZEC, de François AUVRAY, de moi-même.
Max JACOB, militant CGT, technicien bureau d’étude de Caillard, a rédigé le parcours de l’Usine I – construction de grues et divers engins de manutentions industrielles et portuaires au défi de la concurrence internationale et de l’abandon des accompagnements bancaires à notre industrie nationale du levage.
Ce texte est l’axe principal de ce numéro car Caillard restera avant toute autre activité un grand innovateur en France du levage portuaire.
Il était nécessaire de fixer quelques repères chronologiques de la Société Caillard. Des dates ont été retenues :
- comme significatives de l’évolution économique de :
=La société – y compris fusion – absorption de la société Béliard et du personnel sédentaire de la Compagnie Maritime des Chargeurs réunis
=Les filiales majoritaires à Béliard-Dunkerque
- comme témoins des nombreux conflits dans le département réparations navales jusqu’aux licenciements.
Nous avons voulu mettre particulièrement en relief la vie syndicale en entreprise, en particulier depuis les nouveaux droits acquis suite à la grande contestation de 1968 :
– Syndicalisation des jeunes embauchés
– Création de sections syndicales pour les Employé(e)s – Techniciens – Dessinateurs
– Des élus CGT au deuxième collège maîtrise.
Voilà le contenu de ce « Fil Rouge » de janvier 2016.
La Place maintenant à nos échanges.
Marius Bastide