IL EST DES MORTS QU’IL FAUT QU’ON TUE (1)

La plume de Roger Martin est connue, entre autres , en Seine-Maritime, en qualité d’ auteur car il publia en 1992, à la demande de la CGT et du Comité d’ Entreprise des ACH les CONTES DE L’ÉVASION ORDINAIRE. Il participa aussi à « Polar à la plage » et travaille actuellement, à la demande de notre IHS Cgt 76, avec Lionel MAKOWSKI dit MAKO  à un livre graphique consacré à l’affaire Jules DURAND qui sera publié en octobre prochain aux Éditions de l’Atelier. On trouveras ci –dessous la rubrique que José FORT, vient de publier dans le journal de l’ UCR : « Vie- Nouvelle » à propos de son dernier roman qui vient de paraitre : IL EST DES MORTS QU’IL FAUT QU’ON TUE (1).


Tout démarre dans une tranchée de la guerre 14-18, sur une barricade de la Commune, avec Zola au Panthéon pour arriver aux journées de 1934 à Paris et les émeutes fomentées par les fascistes. Le héros du roman traverse cette époque marquée par l’antisémitisme. Il sera journaliste-indic de la police en s’intégrant dans les milieux d’extrême droite.

Roger Martin réussit  là une fresque monumentale fourmillant de détails, de portraits, de descriptions de lieux comme les anciens abattoirs de la Villette (la « Cité du sang ») dont les « bouchers » fournissent le gros des troupes aux milices fascistes ou encore du bordel tenu par les « Moraneaux » (comme un clin d’œil) où se retrouvent hommes politiques et autres malfrats.

Le rythme est vif, le suspense permanent avec au détour des éclairages :celui sur le carnage lors de la Semaine sanglante « comme si les soldats qui ont perdu la face devant les Prussiens pouvaient redorer leur blason en exterminant leurs semblables » ; celui sur la mort d’ Emile Zola ou plutôt son assassinat ; celui sur le monde des indics et  « les révolutionnaires retournés », l’ argent, jusqu’au Prince de Galles habitué des bordels parisiens.

L’auteur met en musique des histoires vraies tirées des rapports de police et des journaux de l’époque. Une recherche minutieuse qui a dû demander de longues semaines de travail. L’action littéraire de Roger Martin est marquée par son engagement antiraciste et antifasciste. Il le démontre avec sa plume…et aussi sur le terrain militant. Avec « il est des morts qu’il faut qu’on tue », il franchit une nouvelle étape de son travail en donnant un sacré souffle à son œuvre. On commence son livre, on ne le lâche plus.

José FORT

(1) Roger Martin, Il est des morts qu’il faut qu’on tue, le Cherche Midi éditeur, 21 €