Le 20 janvier 1995, cantonné par les forces de police à plusieurs kilomètres de celui-ci, les travailleurs de Seine-Maritime, à l’ appel de la CGT manifestaient par centaines à l’inauguration du Pont de Normandie, pendant que Baladur, alors 1er ministre de Jacques Chirac, venait parader sur un bel ouvrage que l’ État n’avait pas financé, mais par contre récupéré plusieurs millions de francs de TVA. Toutes les propositions de la CGT concernant ce bel ouvrage avait été refusé alors que plus de mille salariés ont travaillés sur le pont, il nous a été refusé notamment la construction par des entreprises de Normandie , alors que le tout routier se développait avec la perspective de Port 2000, le passage d’une voie ferrée sur le pont n’a même pas été examiné, etc…
Celui qui fut longtemps le plus long pont à haubans au monde, a été construit au milieu de la zone Sévéso, avec tous les dangers que cela représente et pendant longtemps n’a pas été relié entre autre à l’autoroute de Basse-Normandie.
Depuis le 1 er février, il en coûte 5.40 € pour passer d’une rive à l’autre! la Chambre de Commerce et d’Industrie du Havre, concessionnaire du pont, annonce une nouvelle augmentation cette année.Interrogé par la presse régionale aujourd’hui pour savoir si on peut espérer franchir le Pont de Normandie un jour gratuitement, le Président Socialiste du Conseil Régional de Haute-Normandie répond: << Certains peuvent se risquer à ce genre de promesse, mais ce n'est pas mon cas...il y a un modèle économique qui empêche tout simplement la gratuité >> Ce modèle c’est celui de utilisateur -payeur, ajoute la CCI du Havre. Avec le Pont de Tancarville, lui aussi payant (2.50€) Le Havre n’est atteignable que par des péages, comme les octrois du 19 ème siècle…Quel modernisme!
La CGT, et Tourisme et Travail ont à plusieurs reprises en leur temps manifesté leur opposition à ces péages. On retrouvera dans le N° 50 du Fil Rouge, l’histoire de ces luttes sociales contre les péages.