
C’est un tout petit square, une allée de verdure plutôt, au cœur du XIVe arrondissement de Paris qui porte désormais le nom de Jules Durand. La plaque a été dévoilée ce jeudi matin en présence de Christiane Taubira, ancienne garde des Sceaux, Jean-Paul Lecoq, député, Carine Petit, maire du XIVe mais aussi et surtout Christiane Delpech, petite-fille de Jules Durand. Une vingtaine de dockers du Havre avaient fait le déplacement pour cette cérémonie initiée par l’association des Amis de Jules Durand.
« C’est une reconnaissance énorme que le nom de Jules Durand soit affiché ainsi dans l’espace public Parisien. Et encore plus ici, à deux pas de l’hôpital Sainte-Anne. Car c’est ici que Jules Durand a été placé en observation psychiatrique durant un an. C’était le dernier lieu de la machination orchestrée par la compagnie générale transatlantique qui voulait prouver que Durand simulait la folie. C’est une belle revanche », expliquait, ce jeudi matin, Jean-Pierre Castelain, président de l’association.
Christiane Taubira a quant à elle souligné qu’il n’était pas question dans cette affaire de « conspiration d’État ». « Il ne faut pas exonérer des responsabilités personnelles, a-t-elle insisté, tout en reconnaissant que la justice avait « faillit ».
Enfin, très émue et émouvante, la petite-fille de Jules Durand a évoqué ce grand-père qu’elle n’a jamais connu. « Martyr parce qu’il avait soif de justice. Martyr parce qu’il avait revendiqué les droits de l’homme. Ce courage l’a conduit en prison puis à la folie. Je ne l’ai pas connu mais j’ai lu ses lettres écrites depuis sa cellule de condamné à mort. Elles me bouleversent par tant de pureté, d’intégrité, d’humanité et de tolérance ».
Marie-Ange MARAINE (Paris-Normandie)
Sur la photo, de gauche à droite:
Jean Paul LECOQ Député du Havre, Jean Pierre CASTELAIN Président de l’ association des Amis de Jules Durand, Christiane DELPECH petite fille de Jules Durand, Pierre LEBAS et Jacky MAUSSION de l ‘IHS Cgt 76.