L’AFFAIRE DURAND ILLUSTREE – Le commissaire Henry reprend l’enquête pour rétablir la justice et la vérité. Un article d’Eric LE LANN, rédacteur en chef de la revue LAFAUTEADIDEROT.NET paru dans le Journal l’Humanité du 13 février 2017.

Nous reprenons ci dessous l’essentiel de l’article paru dans l’ Humanité du lundi 13 février sous la plume d’Eric LE LANN, rédacteur en chef de la revue LAFAUTEADIDEROT.NET, relatif à notre roman graphique.

« Veille de bientôt 106 ans, l’affaire Durand demeure un des crimes de la bourgeoisie à l’égard du mouvement ouvrier.Sa mémoire en est encore vive dans les docks du Havre. Rappelons les faits: le syndicat CGT des charbonniers, ceux qui à dos d’hommes chargent le charbon dans les soutes des navires dans des conditions effroyables, lance un appel à la grève pour les salaires et les conditions de travail. Jules Durand est le secrétaire du syndicat qui anime le mouvement. La tension est palpable dans la ville. Une bagarre d’ivrognes se termine par la mort d’un des protagonistes, un jaune. Durand est alors interpellé et très vite condamné à mort pour: << complicité morale de l’assassinat >>. L’affaire enfle, et après de multiples péripéties judiciaires, le pauvre homme, devenu fou dans l’attente de l’ échafaud, ne sera libéré qu’en 1926.

Dans les arcanes du pouvoir des patrons havrais

Roger Martin reprend l’enquête et suit pas à pas ce curieux flic, le commissaire Henry, qui , ne prenant ni le parti de la bourgeoisie ni celui des syndicalistes, fera son boulot de flic. Martin est un vieux routier des romans policiers et ce récit captivant nous embarque pour une descente aux enfer de la justice de la III ème république, dans les arcanes du pouvoir de ces patrons havrais plus soucieux de leurs intérêts que d’une vérité qui pourrait les conduire sur le banc de l’accusation pour les conditions d’exploitation des ouvriers charbonniers.

Roger Martin prend la plume comme le ferait un journaliste d’investigation. Il nous prend aux tripes, on lit l’affaire Durand d’une traite. L’ouvrage est servi par de belles illustrations de Mako, qui en rajoutent au mordant du texte.

L’affaire Durand revient régulièrement sur le devant de la scène à la faveur d’injustices flagrantes, comme cela fut le cas avec ces deux dockers havrais inculpés pour avoir manifesté  contre la loi travail… La mémoire ouvrière habite les consciences, protège de la renonciation et de la bouillie idéologique. La lutte des classes n’est pas terminée. »

ÉRIC LE LANN

Rédacteur en chef de la revue LAFAUTEADIDEROT.NET