Vendredi 10 Octobre 2014, l’IHS Cgt 76, participa par la présence de trois de ces membres (Jacky MAUSSION, Marcelle MARECAL et Jacques DEFORTESCU) à la journée d’étude organisée par l’IHS Cgt nationale sous la Présidence d’ Elyane BRESSOL en partenariat avec les Instituts CGT de la Région Centre, de la Fapt (Fédération des activités postales et de télécommunications), des Travailleurs de l’État et Mines et énergie, sur le thème :
Du rebelle à l’action collective. La CGT et sa culture contestatrice et de transformation.
Sujet vaste, certes mais qui fut dès le matin dans l’introduction présentée par David CHAURAND (Directeur de l’IHS nationale) dans la 1ère partie des travaux sur le thème : « La CGT et sa culture contestatrice et de transformation » cadré à partir d’un travail de repères sémantiques réalisé par René MOURIAUX (Docteur d’ Etat en sciences politiques, Membre du Conseil scientifique de l’ IHS-CGT national) autour des mots : Rebelle apparu en 1175, Révolté (1564), Révolutionnaire (1796) , Résistant (1942) Contestataire (1968) Désobéissant (2008) Indigné (2012).
Stéphane SIROT, historien à l’Université de Cergy Marne –la-Vallée devait ensuite intervenir sur le thème de la construction et de la déconstruction de la rébellion en montrant exemple à la clé les rapports du syndicalisme à l’ordre dominant au fil des siècles, avec toutes ces conséquences en termes de politisation ou au contraire de dépolitisation.
Maryse DUMAS, Ancien membre du Bureau Confédérale, membre du Conseil Economique, Social et Environnemental (CESE) devait quant à elle revenir sur la différence entre « Rebelle » et « Révolté », au cours d’un brillant exposé qui se termina sur l’évidence : « qu’être rebelle c’est avoir la vision de ce que l’on veut construire ».
Après quoi un cours débat s’engagea poursuivis l’après-midi par le second thème de la journée d’étude avec pour thème : « Zoom sur des figures et des manifestations de la culture contestatrice et de transformation de la CGT » au cours desquelles fut rappelé le rôle joué par Jean GRANDEL ancien Secrétaire de la fédération CGT des PTT qui fut fusillé le 22 octobre 1941 , par les nazis, comme otage à la Carrière des Fusillés de Châteaubriant, avec 26 autres de ses camarades. Il venait d’avoir 50 ans, présenté par Danièle LEDOUX de l’IHS Fapt. Patrick MORTAL Historien, de l’IHS des travailleurs de l’Etat devait pour ce qui le concerne rappelé le rôle joué par Charles TILLON qui prit part à la Résistance pendant la guerre, en tant que fondateur et commandant en chef des FTPF (Francs-tireurs et partisans français). Et qui fut réélu député d’Aubervilliers – Maire d’Aubervilliers – Après la libération de Paris où il fut successivement Ministre de l’air, de l’armement et de la reconstruction.
François DUTEIL ancien membre du Bureau Confédéral de la CGT, Président de l’ IHS Mines-énergie, développa dans une contribution tout à fait intéressante et novatrice comment, ce qui en apparence pourrait apparaître comme un acte individuel s’inscrit en réalité dans une démarche collective , celle d’un organisation syndicale, la CGT énergie en l’occurrence, de ce qu’on a appelé en 2004 « Robin des bois de l’énergie » . Puis Achille BLONDEAU ancien Secrétaire Général de la fédération des mines CGT, revenait sur les grèves des mineurs de 1941 ou 500 mineurs furent arrêtés, dont la moitié ne virent pas la libération et la grève de 8 semaines de 1948 pour contrer les décrets « Lacoste » qui fut la plus réprimée de toutes les grèves du 20 ème siècle avec 2783 condamnations, et notamment les chars d’assauts envoyés contre les grévistes (il rappela à cette occasion qu’à Alès, 26 octobre : les forces de répression envahissent le bassin du Gard. Le maçon Max Chaptal, qui manifestait avec les mineurs, est tué par une balle de mitrailleuse tirée par le Char Turenne. Il y a également 8 blessés graves).
Ensuite vinrent les témoignages de trois « Rebelles » Cégétistes : Charles HAOREAU, chômeur rebelle, dirigeant des comités de chômeurs CGT dans les années 2000, Jean François CARRÉ Secrétaire du Syndicat CGT Renault Douai de 1976 à 1985, Secrétaire de l’IHS Cgt Métallurgie, métallo rebelle et Elyane BRESSOL employée rebelle, militante féministe aux CCP de Paris de 1968 à 1981, puis rédactrice en chef d’Antoinette le journal féminin de la CGT jusqu’en 1989.
Toutes ces contributions sont disponibles auprès de l’IHS Nationale.